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Le nombre de personnes vivant seules multiplié par 8 en Espagne au cours des 50 dernières années

10/10/2024
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Les sociétés occidentales, et particulièrement l'Espagne, font face à un problème croissant de solitude et de perte de liens familiaux. La solitude au sein des foyers est l'une des conséquences les plus préoccupantes de la baisse de la natalité, de la diminution des mariages et des taux élevés de ruptures familiales. Selon le dernier rapport « La solitude en Espagne » élaboré par l'Observatoire démographique CEU-CEFAS, le nombre de personnes vivant seules dans le pays a explosé depuis 1970, ayant été multiplié par 8,2 en 2024 par rapport à 1970. 

En 1970, selon le recensement de population et de logements de l’INE, environ 660 000 personnes vivaient seules en Espagne sur une population de 34,04 millions, réparties dans 8,85 millions de foyers. Cinquante-quatre ans plus tard, en 2024, le nombre de foyers unipersonnels est passé à 5,4 millions sur une population totale de 48,79 millions d’habitants, répartis dans 19,3 millions de foyers. La part de personnes vivant seules est passée de 1,9 % en 1970 à 11,1 % en 2024, ce qui signifie qu'une personne sur neuf vit seule, et que 28 % des foyers sont désormais unipersonnels. 

Les taux de solitude varient selon le sexe, la nationalité et l’âge. En 2021, 54 % des foyers unipersonnels étaient occupés par des femmes, avec une différence notable chez les personnes de plus de 30 ans (52 %), pour atteindre 57 % parmi les personnes âgées de 65 ans et plus. Les femmes espagnoles sont plus nombreuses à vivre seules après 60 ans, avec près de 30 % des Espagnoles de 65 ans et plus vivant seules, un phénomène moins fréquent chez les hommes du même âge. 

En termes d’état civil, la plupart des hommes vivant seuls sont célibataires, suivis par les divorcés, tandis que chez les femmes, la première cause est le veuvage, puis le célibat. Par ailleurs, un faible pourcentage de personnes mariées vivent seules, ce qui peut s'expliquer par des séparations non officialisées, par des situations professionnelles nécessitant une résidence séparée, ou par des cas d’immigrants mariés attendant un regroupement familial. 

Chez les adultes de moins de 60 ans, la principale cause de solitude est le célibat, et pour les hommes de 50 à 79 ans et les femmes de 50 à 69 ans, le divorce. Dans les tranches d’âge supérieures, le veuvage est la raison dominante de solitude, touchant surtout les femmes (cette cause n’affecte significativement les hommes qu’à partir de 80 ans). Plus de la moitié (55 %) des femmes vivant seules ont 65 ans ou plus, contre seulement 27 % pour les hommes. 

Les titulaires d'un diplôme supérieur sont plus susceptibles de vivre seuls entre 30 et 49 ans, et cela est particulièrement marqué chez les femmes, surtout celles âgées de 30 à 39 ans, où ce facteur double la probabilité de solitude. 

Outre l'impact émotionnel et les risques accrus de problèmes de santé mentale, la solitude domestique entraîne des coûts économiques importants. En effet, le nombre de foyers a augmenté, passant de 3,9 personnes par foyer en 1970 à 2,5 en 2024. En 1970, les 19 millions d’adultes émancipés vivaient dans 8,9 millions de logements, soit 2,15 adultes par foyer. En 2021, avec une moyenne d’émancipation de 30 ans, les 33 millions d'adultes vivaient dans 18,5 millions de logements, soit 1,78 adulte par foyer. 

Si l’on considère un coût moyen de 150 000 à 200 000 euros par logement, les trois millions de logements supplémentaires nécessaires représentent une valeur de 450 à 600 milliards d'euros. En termes de loyer, ce besoin accru de logements entraîne un coût annuel additionnel estimé entre 21 et 30 milliards d'euros, représentant ainsi 1,5 % à 2 % du PIB, un coût qui n’aurait pas été nécessaire avec les structures familiales d'il y a 50 ans. 

Palabras clave Observatoire démographique Solitude Solitude Famille Ménages